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GEORGES RIBEMONT-DESSAIGNES - MANIFESTE BACCARAT
extrait de : Georges Ribemont-Dessaignes - DADA - Manifestes Poèmes Articles Projets - 1915-1930 - Editions Champ Libre 1974.
Ce texte conservé au Fonds Tzara est un fragment du manifeste représenté au « Festival Dada » du 26 mai 1920 à trois heures de l'aprèsmidi salle Gaveau. La distribution en était la suivante :
Gauche : André Breton
Droite : Georges Ribemont-Dessaignes
Milieu : Tristan Tzara
M. Oxigénée : Philippe Soupault.
C'est le programme de ce festival qui porte la mention restée célèbre
« Tous les Dadas se feront tondre les cheveux sur la scène. »
On devait également y révéler le sexe de Dada. « Beau programme, celui de votre matinée qui montrera le sexe de Dada ( ... ) », note Lugné-Poe qui continue en ces termes : « L'Esotérisme des haut-bois et celui du programme se poursuivent -puisque Georges Ribemont-Dessaignes, qui vit perpétuellement dans une 4°, 5° et 6° dimension, fera son manifeste joué par toute la troupe. Ardent et chauve, jeune, divers, le concrétisme de Georges Ribemont-Dessaignes indique la voie sur le programme que j'ai sous les yeux. » (Comœdia, 24 mai 1920).
Rappelons ici l'offre que fit Lugné-Poe aux Dadas d'examiner un de leurs textes pour être monté sur la scène du théâtre de l'Œuvre, ce qui aurait incité G. R.-D. à écrire Zizi de Dada (Francis Picabia, avec son sens habituel des formules, note dans Dadaphone : « Ribemont-Dessaignes a un jugement régulier; il est le magnétiseur de Zizi de Dada. »).
Mais relevons surtout dans le texte cité de Lugné-Poe le terme « joué » — jeu théâtral qui prend ici comme point de départ une suite de mots progressivement privés de toute signification rejoignant ainsi cette « inanité sonore »et cet « insignifiant absolu » qu'André Gide se plaisait à trouver dans le mot de dada mais « dans ce seul mot » (Dada, N.R.F., avril 1920). De plus, ce terme fait bien apparaître un des éléments essentiels de ces manifestations : celui de la représentation théâtrale (la participation des spectateurs étant assurée au moins sous forme de cris, d'insultes ou de rires).
Il était donc normal que l'influence de Georges Ribemont-Dessaignes, homme de théâtre, se fasse ici particulièrement sentir.