Oui ! Toute cette histoire est-elle vraie ? Ach mein Gott ! Rire silencieusement de cette Amérique d’assassins. De cette Amérique qui dévalise la paix. Vis-je encore ? Sans bouger le cou, je répétais une autre histoire. Comme quelqu’un dans un film, les yeux fermés, absorbé en lui-même qui se souviendrait des mots. Les essuie-glaces balayaient la poussière. Il faisait nuit. Ma mémoire traversait le désert des semaines sans rosée. Ces semaines à retenir ma respiration. Paupières baissées, je sentis l’haleine de Marlène chatouiller le dos de ma main. J’imaginais une grosse araignée dévorant un papillon ou bien le vent agitant l’herbe. L’air trop pesant était retombé sur les maisons. Pourrai-je cligner des yeux ou devrai-je rester immobile tel un buisson sec ? C’est toujours comme ça ! On voudrait être le dernier à mourir, à juger. J’aimerai allumer un cigare avec une longue allumette de cuisine. J’aimerai inventer des histoires vraies. J’aimerai accompagner la couleuvre dans les champs de maïs. J’aimerai regarder par la fenêtre. Mais le beurre a fondu et mon esprit est resté en arrière. Continuer la lecture de « Liés à la dérive »