Le fascisme en France – Henri Guillemin

Comme vous savez, le mot « fascisme » est une insulte très courante aujourd’hui, — y compris contre des personnalités que je trouve admirables, comme Bricmont ou Chomsky, par exemple, dès qu’ils s’avisent de défendre une liberté d’expression digne de ce nom —, et sans qu’on arrive à jamais savoir clairement ce que ce mot signifie vraiment.
Pour progresser sur ce sujet, j’ai commandé (d’occasion, car il est épuisé) un « livre CD » de Guillemin intitulé « Le fascisme en France ».
J’ai reçu en fait… une cassette ! de 1987… Bon, pas grave : j’ai récupéré le lecteur de cassettes de Clovis, j’ai enregistré le son de la voix d’Henri, je l’ai converti en mp3 => c’est assez sourd, mais on comprend.

Je suis content de retrouver dans cette conférence de Guillemin LE SENS PROFOND DU TERRIBLE MOT « FASCISME », qui correspond au sens que je lui donne intuitivement depuis des années :

le fascisme est L’IDÉOLOGIE QUI REMET —DE FORCE— L’ÉTAT AU SERVICE DES POSSÉDANTS QUAND LES ÉLECTIONS N’Y SUFFISENT PLUS.

Les plus riches privilégiés, — APRÈS avoir été farouchement parlementaristes tout le temps (19e siècle et début 20e) où le gouvernement dit représentatif conduisait systématiquement au pouvoir des « républicains pour rire » (c’est-à-dire strictement au service des affairistes et des banquiers) —, ces mêmes privilégiés, donc, sont DEVENUS au contraire violemment antiparlementaires avec la montée des socialistes aux élections et la vive crainte que le (faux) « suffrage universel » ne leur garantisse plus d’accaparer tous les pouvoirs politiques. Nota : les mêmes ultra-riches sont ensuite REDEVENUS parlementaristes quand l’appropriation des (très importants) médias de masse et la corruption des (très importants) partis dits « de gauche » ont rendu au gouvernement dit représentatif cette vertu —très convenable— de donner TOUJOURS le pouvoir aux plus riches.

Hitler, Mussolini, Franco et autres Pinochet — ainsi que l’Union européenne — garantissent aux plus riches privilégiés le maintien de « l’ordre social », c’est-à-dire l’affaiblissement maximum des syndicats et des salaires, ainsi que l’impuissance politique et la docilité des salariés, travailleurs condamnés aux travaux forcés au profit des propriétaires.

Etienne Chouard

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