par Henry Lawrence et O.M. Asti
Point de gouvernement, Mesdames & Messieurs ! Et que vouliez ou non, il faudra bien quand même que les pauvres d’aujourd’hui commandent à leur tour, puissent mettre un pied sur les riches.
Un moment ! Qu’on en finisse. Un moment immédiatement ! Pour remettre les choses en l’état. Car si je suis vieux, qu’importe ! Pourvu que les jeunes voient & apprécient le changement. Telle résonne leur espérance, à nous de ne pas les décevoir. Plus de gouvernement car cela sera toujours le gouvernement des autres. Plus de président & plus de ministre, ces agents du pouvoir qui promettent au lieu de tout faire pour libérer l’homme de l’esclavage. Car être pauvre conduit à l’esclavage de l’estomac, à mourir de faim ou, pire, à vivre d’aumônes. Quels monts & merveilles à se déclarer prolétaires ?
Que vous le vouliez ou non, la République sera toujours une monarchie, la propriété un privilège & la machine la concurrente de l’homme. Il nous faudra arracher tous les pouvoirs & en affaiblir les usages.
Tout ce qui semble dogme ou théorie n’est-il pas la source du droit à faire ce qu’il me plairait et ainsi légalement être mauvais ? La richesse aussi est dogme car elle donne le pouvoir d’user et d’abuser. Si ! Nous saurons commander : nous exigeons ne plus entendre parler d’un quelconque système. & tant pis pour ceux qui possèdent !
Si nous souhaitons y parvenir, nous serons invincibles car ce qui est justice est plus implacable encore que l’injustice.
De tout notre cœur, tant & si bien que nous l’étions dans la matrice de notre mère, les cris & les pleurs nous instruisaient sur le monde extérieur. Voici donc les raisons de notre clairvoyance & pourquoi cette dernière nous parait si répandue. L’ordure s’universalise autant que le goût de chacun pour la combattre.
Le blanc n’existe pas sans le noir.
Du fétide s’extirpent tout aussi bien les odeurs agréables des camarades qui luttent inlassablement.
Pensons, convainquons-nous, que nous puissions être les sauveurs de tous les opprimés sur terre, que notre combat soit loyal, juste & pur.
Ayons confiance, dispersons-nous dans les dix directions de la planète, & réalisons la victoire que nous désirions tant dans le ventre de nos mères, de tout notre cœur.
Ni par ce qui nous attache ni par la terrible aversion, nous ne devons nous détourner aujourd’hui de l’instruction & des bons conseils qui éloignent des erreurs & plus encore des vestiges du tourment dans lequel le monde s’enveloppe. Aimer ou haïr rabaissent l’homme au rang d’animal. Cela n’a rien à voir avec le besoin de refuge & d’équité. Dénouons les liens qui étranglent autant que de ceux qui nous traînent dans la poussière & glorifions par nos actes de lutte les trois Liberté Egalité Fraternité. Nous pouvons comme cela avoir la tête haute. Pierres précieuses, les anarchistes le sont mille fois plus pour ce dieu dont se revendiquent tous les pharisiens & autres curetons des millénaires passés. Leurs actes de fraternité plus près des commandements que les actes de pitié feinte. Casqués de cette manière, ils n’ont plus a sentir l’effroi que leur inspire les Etats, mais à parler de « quelque chose d’autre » à propos des Etats, à libérer et à soigner les écorchés du vertige innommable des Etats, à détruire les prisons d’Etat, à disséminer au vent la pensée d’Etat.
Il nous faut ouvrir les cages des Etats Inconscients.
Les arcs-en-ciel du cœur illumineront les modestes & rompront les vœux des nuisibles. Agités par leurs désirs, effrayés par la lumière, les parasites qui nous gouvernent ne pourront que s’échapper. Leur avarice n’aura que la mort mentale comme miroir, tandis qu’unis par la même bouche, nous nous féliciterons. Cette lumière multicolore n’aura rien à voir avec la lueur jaune reflétée par les regards des avides mais c’est bien toute la voie lactée qui ressemblera à la réunion des peuples qui abandonneront l’idée de participer aux actions des riches.
Ne craignons rien ! Car l’amour de l’or crée la soif & la faim. Nous défaisant de celui-là, il n’est pas possible de ne pouvoir être libéré de tous les jougs. Ne craignons rien ! Le déploiement des peuples équitables (l’équité étant une constante en vue de la réussite de notre action) chassera l’effroi à la vue des titans, & tomberont leurs souffrances, leurs combats et leurs disputes.
Sans crainte, plus d’obstacle ! La porte ouverte, qui la fermerait ?
avril 2001