P.R.C.

le 29 septembre 1993

(Valérie par en Inde. Lendemain de son séjour ici (CC) avant sa fête de départ.)

Vaincre ou mourir !
Programme du Parti de Réalisation Contrôlée.

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Abolitions des frontières et décisions par état.
La société est divisée en deux : travailleurs de la production (ensemble des travailleurs et décideurs, chefs d’état, satisfaits de l’ordre actuel) et membres du Parti ou travailleurs de la direction.

Les besoins du Parti sont financés par l’impôt sur les plus riches.

Le Parti s’impose comme loi et se sanctionne comme tel.

Le Parti est en quelque sorte une nouvelle profession ou dernière profession, sa pratique interne est démocratique, elle réduit au maximum la division du travail, les décisions statutaires sont prises à l’unanimité.

Je suis garant de la présente constitution.

Le Parti vise l’usage plein et entier de la nature humaine et de la nature universelle et du Parti comme avant-garde de l’humain cerveau de la nature.

L’histoire a un sens.

Les notions de valeur sont décidées par le Parti.

Vu la fin de l’art, la richesse est jugée à la même aune.

La réalisation de l’art commence par la disjonction du travail et de l’argent, tout le monde est payé, puis par la transformation progressive du travail en échange : l’autre nourrit, l’autre c’est la personne non le travail, la vie est interdépendante, l’échange entre les vivants de ce qui constitue l’humanité qui est un mouvement, qui est l’apprentissage du savoir et de la connaissance.

Ce qui disparaît au fur et à mesure du rêve représenté par les hautes classes et comme elles, est absorbé par le Parti et réapparaît pour la communauté entière comme réalisé.

Les principes du Parti paraissent plus importants que ses membres cependant chacun peut estimer plus juste et plus utile d’être extérieur (au bout du compte, victorieux, le Parti se dissout). Partage des biens dans le Parti, collecte en fonction des besoins.

L’activité vers l’autre est un signe, l’abus de besoins sans production n’est pas assumé par le Parti, la production de chacun est vécue par son entourage (dans et hors Parti) elle se défend ou non d’elle-même.

Le besoin est supporté dans tous les cas par le partage de la richesse en salaires, à commencer par l’égalisation d’ordre et de traitement des salaires les plus bas et allocations chômeurs (en France par ex. les doubler).

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Il s’agit de désaliéner le Moi.

Il n’y a pas de lutte armée comme on l’entendait jusqu’à présent, mais une entente et une recherche d’entente qui mène la création d’une poussée irréversible, exponentielle. D’attente, de positivité nouvelle, le mode de vie est une clandestinité intouchable, l’espace libéré par la crise (le capital n’a rien à dire) est sans arme contre un Parti sans manières, nous ne risquons pas notre vie le Parti est déjà là, la conscience de lui-même peut lui venir et ce n’est plus l’ancienne Critique, c’est l’avenir qui marche, c’est la Raison qui se montre et devient.

Nous ne pouvons pas rejoindre le monde (c’est l’art et la mesure qui ont protesté et sont en deuil d’utilité), il n’y a plus de monde (« la fin du monde a déjà eu lieu »). Le monde peut nous rejoindre et c’est inéluctable. Ce double mouvement passe en nous, c’est l’énergie et nous en sommes les derniers initiateurs avant qu’elle ne se répande vraiment partout. C’est l’œuvre de la vie, le Moi en est autant porteur qu’il y est fusionné. Le Moi est l’absolu, sa fusion à l’autre aussi.

Nos ennemis sont considérés comme morts : monde de l’art et de la gauche qui ne nous appuie pas, chefs actuels.

L’écriture est et demeure le moyen privilégié d’action.

Le Parti est plus satisfaisant que l’héroïne.

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Vendredi premier octobre 1993

(Shadi hier au tel.)

Là où sont les gens les besoins se définissent, les moyens sont produits.

La fin de l’illégalité de l’épice moderne en fait chuter le cours, elle devient pour ainsi dire gratuite et les producteurs s’affranchissent. Idem de toutes les marchandises.

On donne l’or à qui le veut et laisse se constituer une cour, une épuration. Ceux que l’or n’achète pas contrôlent le Trésor actuel et futur.
Le Trésor se formule en Autre par le sexe, la postérité, l’histoire, les enfants. Lumière de l’avenir, radiation, centre de la société des humains, cerveau de la nature, futur.
Voir par les autres Soi, au travers fraternité, leur futur, leur génération, leur action, leur descendance. Voir les autres, se projeter au travers leur transparence leur vérité.

Il faut que les militaires et la police nous cèdent le pouvoir, il faut que le pouvoir civil nous le cède, que l’argent nous le cède.

Le but des trafiquants, illégaux ou légaux, est le profit. Que fait-on du gain ? On le réinvestit avec le même but sinon on achète de la valeur : telle villa de telle somme, tel pays qui coûte cher. Mais à l’ancienne valeur, au début toujours en cours, s’ajoute la nouvelle, celle –proportionnellement ( ? )- du Parti qui est décrétée, mise à jour, imposée par les forces même qui défendaient jusqu’ici la légalité.

Le but de la police ni de l’armée n’est le gain, elles doivent donc s’accorder avec le Parti pour ôter toute valeur au but poursuivi comme dans le trafic d’épice dans l’accumulation autodestructrice des forces capitalistes.

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L’armée (mondiale) ne peut continuer de poursuivre l’offensive technique qui conduit à la menace totale sur sa propre population. (A moins d’isoler une autarcie militaire de type « rêve de fer », et le problème est qu’il faut en être.)

Le Parti n’accorde pas de nouveau gain à la valeur raciste ni aux différents PC.

L’armée doit diluer ses tech-niques et son organisation, elle s’étend à tous mais tous l’adaptent à eux, il y a un double changement : l’autorité ne s’exerce que sur accord bilatéral ré-vocable, la vision de l’autorité sur la guerre se modifie, il y a osmose à ce que le soldat défend, l’agression dépend du butin, le Parti annule les valeurs qui le constituaient.

L’objectif est la vérité au lieu de l’obscurité actuelle, transparence des conflits.

Le Parti constitue un comité directeur ouvert.

La discussion dans le Parti et au comité directeur est foncièrement écrite. On publie les débats. Le présent texte est une base.

Chaque voyage de riche à pauvre coûte désormais le prix de deux voyages. Le premier finance le second, chacun loge chez l’autre.

Moment historique. La constitution de notre Parti est unique, l’issue de la Négation est trouvée.

Ce qui paraissait le pire est maintenant maîtrisé : prise de pouvoir, incarnation de la valeur, valeur comme mesure, responsabilité de tuer, moralité, but du pouvoir, religion, la vie est le Bien.

Nous traitons d’abord avec les Etats, communication de Nous, terrestre ?
Circulation des hommes, augmentation ? Anglais.

Pour qu’il y ait partage il ne faut pas être menacé, ce n’est pas l’autre ou moi, c’est nous qui avons le pouvoir.

Décréter, déclarer des états de fait : il n’y a plus de frontières.

L’échange de services doublé de l’acquisition de connaissances, annule la notion de dette. L’arrêt de l’échange n’entraîne pas la ruine de l’un de ses partenaires, cela oblige à changer, l’attente n’existe pas pour les nécessités vitales.

Il n’y a pas de transaction vitale qui soit à payer d’avance. Les besoins appellent un travail et c’est la seule liberté de la bouche qu’elle mâche ou pas.

Le salariat est aboli. Il ne correspond pas à l’échange naturel des compétences, la vente dans une vie d’une capacité réduite constitue une perte d’échange humain et de création d’humanité, le développement de chacun correspond au développement des échanges. Perte économique.

Le but du Parti est sa dissolution. Prise de contrôle des commandes actuelles. La société reste d’abord en l’état. Le Parti vit sur un mode expérimental les nouvelles relations, communautés des ressources. En s’agrandissant il absorbe les exclus de l’ordre en place ou ceux qui le désertent, le transfert de l’un à l’autre se fait sans heurt.

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Le Parti n’est pas un camp retranché et ne peut se retrouver à la tête d’un Etat. Nous récusons le travail léniniste, le capitalisme d’état c’est-à-dire la privation des personnes.

Ce n’est pas l’acquiescement que nous changeons, c’est la Négation qui nous occupe et de lui donner une place positive, non plus de retrait et silence.

Il manque au monde de savoir où aller, il faut en finir avec la nuit qui s’accroît.

Dans le monde et dans la responsabilité du monde il y a des gens de bonne volonté, manque la structure avancée qui porte l’intelligence du futur, la possibilité de réunir.

Ce n’est pas un parti où l’on attend. C’est un parti qui répond immédiatement à la précarité de situation de ses membres. Ils se caractérisent par leur refus et leur insatisfaction du monde actuel, il n’y a pas de place pour eux, il n’y a pas celle qu’ils veulent, l’organisation des choses n’est pas celle qu’ils veulent ni pour eux.

La réunion donne du pouvoir, il suffit que notre parti soit le meilleur. Il ne ressemble à aucun autre, le travail est proposé, décidé, mis en œuvre par chacun. Le Parti est une orientation, il permet la mise en puissance, donne l’énergie qui manque.
Il ne s’agit pas de détourner les révolutionnaires ; si quelque chose de supérieur aux buts et organisations du monde actuel est proposé, on peut penser que le pouvoir puisse s’y retrouver et que la puissance n’est pas orientée à priori vers le mal mais est victime en quelque sorte par faiblesse. Cette faiblesse qu’il doit consentir à perdre. Il est nouveau que l’intérêt du pouvoir étatique soit de disparaître la logique du système devient caduque, nous montrons ce qu’ils savent, leur intérêt et le nôtre se rejoignent.
Le Parti est l’ultime division qui résout les précédentes, elle passe avant celles de classes, d’ethnies, de sexes.

Il y a maintenant deux sortes d’humains : ceux qui amorcent le nouveau mode de vie et ceux qui sont encore rivés à l’ancien. On ne touche pas à ces derniers, leurs appels séparatistes les entraînent là où ils veulent et celui qui refuse le neuf au nom de l’ancien prend ses responsabilités. S’il veut être notre ennemi, il l’est.

Nous ne sommes pas une organisation criminelle puisque nous ne sommes pas d’accord avec les définitions actuelles du crime et bien sûr du crime économique. C’est la société qui produit l’exclusion et donc le crime, la majorité est responsable des minorités.
Nous nous protégeons donc et sommes comme une armée, c’est le côté secret, oral, naturel de notre organisation.

Dans le Parti, rien ne joue de ce qui lui est inférieur, extérieur, l’intendance de l’ancien. Nous visons la résorption des conflits, mais au départ de notre chemin et pour l’instant nous devons nous défendre.

Ce qui nous rend crédible et fait qu’au bout du compte les puissances s’accordent à nous, c’est ce que nous dégageons comme principe et vision, sa justesse. La justesse de notre cause est notre force et parce qu’il n’y a pas d’impunité à conduire le monde n’importe comment.

Seule la passion et la connaissance doivent mouvoir la personne, besoins et passions sont identiques et le travail qui y correspond ne peut être pesant, privé d’intérêt, sclérosé comme il l’est.

Yannick Leguen
Nuit du 16 au 17 octobre 1993

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