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Première du Midi
Midi en Second
Midi en Troisième
Midi en Quatrième
Midi en Cinquième
Midi en Sixième

Premier Chant de Minuit
Second Chant de Minuit

une transsubstantiation des Méditations de René Descartes,
par Didier Somvongs

PREMIERE DU MIDI

 

Je me suis aperçu ce que j'ai du puits fodéal infondé
ma vie à me défaire du ferme et du constant
(exécuter ce qui m'a fait différer si longtemps)
emprisonner le temps qu’il me reste pour agir.

Maintenant, ce livre est un esprit que je me suis procuré
et pour cela,

un particulier infini dont je ruinerai l’édifice sur lequel
s’appuie le pignon des fondements.

Tout ce qui est du présent est pour le vrai.

“ Choses desquelles on ne peut pas douter, papier entre vos mains
et autres choses de cette nature. ”

Et comment pourrais-je nier ces mains (peurs) et ce corps offusqué
par les peurs (mains) : mais quoi ? Ce sont les folles de l’exemple.

Toutefois, je suis homme qui dort en mes songes lorsqu’ils veillent
en ce lieu.

Le sommeil est tel qu’il est presque capable de me persuader
que je dors.

 

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MIDI EN SECOND

 

Ce que je fis hier je ne le vois pas et prouve certainement
qu’il n’y ait rien de certain.

Archi Midi pour aspirer le globe terrestre en un lieu
indubitable.

Je suppose : je vois.
Je me persuade et me représente.
Je pense : je crois.
Qu’est-ce donc qui ne puisse être rien de certain ?

Mais je sais s’il n’y a point.
N’y a-t-il point ?
Cela n’est pas nécessaire, car à tout le moins ne suis-je point ?
— niés sens et corps —
Mais qu’il n’y ait rien aussi fait que je ne sois point !
J’étais et je me suis persuadé (si j’ai pensé je ne sais).
Il n’y a point de je. Je est rien. Je n’est que je.
Je penserai étant y avoir pensé,
(et tenant mon esprit).

Je suis moi qui suis certain que je suis.

 

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MIDI EN TROISIEME

 

Ci-devant :
C’était la terre, le ciel et les astres.

La chaleur du feu semble cette inclinaison à porter la lumière.
(En ce qui concerne cette inclinaison
— nonobstant moi-même —
il m’a toujours semblé lorsque je dors, qu’il se trouve deux soleils
l’un vient de l’extérieur astronomique,
l’autre étant moi-même au premier simultanément).

A ce heurt du Preux Midi
j’ai cru hors de moi les organes de mes sens.
Quelqu’autre moyen y imprimait en remplacement
leurs ressemblances.

Hors de moi
une voie pour rechercher entre les choses
les images des choses.

(Et comment la lumière pourrait-elle communiquer
pour parler ainsi ?)

Il suit de là qu’une pierre qui n’a point encore été
est une pierre évidente et claire
mise par quelque cause en la pierre imaginée.
Or, elle n’est rien et tire son origine du néant.

Penser suffit
(encore qu’il puisse arriver à la pensée
de donner naissance à l’infini).

Comme un patron ou un original
comme des tableaux qui ne pourront jamais rien contenir,
la lumière déchoit la perfection des choses
en leur tirant des images.

 

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MIDI EN QUATRIEME

 

Je suis accoutumé à détacher l’esprit (sans difficulté)
de toute matière.
Certes, j’ai l’esprit étendu en longueur, largeur et profondeur
qui ne participe à rien de l’univers.
(Mais tous les trésors sont enfer-nés.)

Néanmoins
impossible ne peut se rencontrer
en l’univers.
En lui,
sans doute il ne resterait aucun doute.

Se découvrir en soi revenant à soi
car tant que nous ne sommes pas nous-mêmes
nous nous trouvons exposés à l’infini.

(Mains expertes, la puissance est, en elles, infinie.)

Par expérience, je vois sans pouvoir comprendre
l’immense chambre de laquelle mon esprit serait le passe
de la porte.
On a coutume de tirer de la fin
les fins impénétrables.

(Créature de toutes les créatures ensemble,
le monde est parti de l’univers.)
En suite de quoi et regardant de plus près ce Livre Arbitre
— comme ample volonté —
j’expérimente la vague et l’étendue sans borne du concevoir
(un mémoire sur l’imagination)
j’expérimente l’immense point de très exactes démonstrations
(principe qui porte l’image)
afin que je sois livre évidemment.

Je ne suis point, je suis vers...
plutôt qu’un poids indifférent.

 

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MIDI EN CINQUIEME

 

(Avant : y a-t-il une telle chose hors de moi ?)

En premier lieu
l’extension du nombre en longueur, largeur et profondeur
attribue toutes sortes de grandeurs et de figures,
ces situations et mouvements dont la vérité se fait paraître
et découvrir.

Quoi de plus considérable qu’un pur néant
— immuable forme de mon esprit.

Dans les Midis précédents
il ne tient qu’à moi d’imaginer le caché sous l’apparence
car ils ne peuvent en aucune façon se séparer l’un de l’autre.
(Nécessité de la chose même à savoir son contraire.)

En particulier, l’idée est née avec moi, auparavant
de toute éternité.

Quoiqu’entre les choses la présence continuelle des choses
ne soit rien de plus claire
quel manifeste eût l’idée du nécessaire éternel ?

Pour bien concevoir, appliquer son esprit au présent,
car il faut s’en tenir à ce qui semble le plus certain.
Outre cela, il est impossible de ne pouvoir jamais rien.
(A ce temps-là les vagues d’évidences !)

Aucun contraire ne révoquera le doute.
(Ne sachant point encore cette règle,
nous sommes portés à croire moins forte notre imagination.)

Peut-être que je dors.
(Je : objet car ci-devant.)
J’ai maintenant mon corps qui peut servir d’objet
aux démonstrations des géomètres.
(Qu’ils s’égarent donc à Midi !)

 

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MIDI EN SIXIEME

 

Le ciment au corps lui est intimement présent
— manifeste comme les mille et mille côtés des yeux appropriés
à notre esprit sans secours.

Le ciel est la terre est la mer
et généralement les uns d’avec les autres.

Organe du présent : consentement requis pour sentir.
Attention
au Midi express des paravents
de nos esprits méditant :

Tours sur les plus hauts sommets de ces tours.
Bras et jambes coupés de la douleur.

Quand je dors haut et hors de moi
je me sens éveillé et l’auteur de mon être
hauteur de mon origine
non étendue sur mon étendue
tout entier.
Le soleil de telle grandeur et de telle figure
ainsi qu’un pilote confondu et mêlé en son navire
compose le seul entendement à la soif.
L’endroit du cerveau d’où il vient et auquel il aboutit —
(soleil & cerveau : extrémités de nos sens) —
m’apparaissait soudain et disparaissait de même

en dormant

spectre ou fantôme veillant dans le sommeil
(aux particules noires et blanches nécessairement déliées).

Et semblable...
JE DORS

 

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PREMIER CHANT DE MINUIT

 

Quelque part à l’extérieur, comme étant hors du monde qu’arrive-t-il au soleil ?

(L’œuvre du soleil est le soleil même.)
L’idée du soleil est le soleil même.
Je l’ai déjà dit ci-devant.

L’équivoque est ici en question : quelle machine cause l’artifice, qu’un tel artifice soit au respect d’une semblable machine ? On aura vu la subtile mécanique inventer sans précédent tout l’artifice éminent ou qui pourra se rencontrer tel.

Il semble que l’ignorance des mécaniques fût une machine pleine d’artifice (faisant art) comme si tous les hommes sachant la mécanique ne pouvaient qu’ignorer la machine, empreinte du monde.

Empreinte du monde : ce propos, dont dépend toute la lumière, est un argument facultatif pour cause de sa cause.

Dans MIDI EN TROISIÈME, m’interrogeant selon les lois du présent qui ne se confond pas avec la succession des choses sensibles (ce qui est par autrui l’est par soi aisément), les divisions de moi-même ne dépendent d’aucune suite et pourtant rien ne peut l’être davantage. J’ai produit la cause du présent afin de me délivrer de la cause. Du principe seul dépend toute la démonstration et du lieu la reconnaissance d’autrui.

Je n’ai point dit l’impossible car manifestement son effet dicte l’égarement et l’égarement de son effet. J’avoue derechef l’inépuisable : ce temps nouveau créé à chaque moment (toutefois, je n’entends pas parler des causes qu’il est impossible qu’elles ne puissent être).

L’équivoque des mots est leur seul argument. Leurs significations ne procèdent que de la seule imperfection humaine et ne sont pas au fond des choses. Si, par exemple, jusqu’à cette heure extrême encore à l’avenir, nous entrons mutuellement en dispute des mots (cédant ou précédant le néant), interrogeons-nous, pour ce qu’étant le temps présent (et non point passé ou futur) une chose soit hors de soi et par elle-même. Le verbe loisir [ 1 ] convient aux lois.

Un chacun se meut entre l’indéfini et l’infini.

Rien nommé ne rencontre point de limite ; l’étendue des nombres en la multitude d’espaces, la divisibilité des choses semblable en la quantité des parties ; l’infini est avec fin et limites. Davantage la forme est la chose infinie, conçue et entendue en la chose limitée. (Du philosophe moustique ou de la philosophique moustoc ?)

Les yeux sur la mer : cette vaste étendue qui regarde de vrai et de loin tous les yeux de nous tous ensemble, nous la regardons alors sur un seul côté, celui de l’humain par la pensée comme de loin.

L’estomac, l’estomac de cet angélique docteur !

Je suis tombé ci-devant, inventé ! La lumière naturelle ci-devant écrite, librement ne se ressouviendra pas de toute la démonstration.
(Y croire et après l’omettre.)

Pour qui regarde la distinction, conçoit séparément et par une abstraction faite, le mouvement figuré et le mouvement sans mouvement. Le mouvement, où réside cette figure, feint d’être en une chose étendue mobile et figurée en faisant cette figure.

Je conçois l’esprit qui ne s’accorde point
qu’il n’ait rien en lui des choses qu’il contient.

 

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SECOND CHANT DE MINUIT

 

Ne sachant rien, la viande si connue se donne à Midi toute entière.

Qui n’est pas actuellement en cène, n’est qu’une fiction de son esprit, un fantôme de son corps. Déjà dans MIDI EN SECOND j’y mettais ces paroles : “ Je n’est point parce que tous les jeux d’effets ne sont pas de moi, mais que de moi je reconnais n’en savoir rien.” Je ne dis pas qu’en ce lieu-là du livre, ne diffère pas l’esprit en ses propriétés dont je suis l’une des naissances, voire l’une de ses morts, mais que le nom ou le visage inconnu de votre corps considérant mon esprit et de votre esprit considérant mon corps prouve ce MIDI EN SECOND en tout ce que j’avais de desseins.

La lecture des mois en semaines et en jours met à profit la lecture du reste. A quel saint vous vouez-vous ? Moi, c’est l’estomac.

Les mouches de la pluie concourent à la génération d’une mouche que le ciel et la terre se disputent. A quoi j’ajoute, qu’elles détourneront, suivant l’ordre des Midis, les pensées des hommes pour qu’ils philosophent. Tout ce monde d’hommes et de mouches ne requiert pas moins le fait-main d’une machine. (De rien, rien ne se fait, cela procède du néant ; rien de quelque chose est cause de terrien.)

Midis comme un manoir : une idée de plus pour se donner les mains, promises.

L’esprit seul argumente sa dérive.

Par la seule vue des sons parvient-on à la connaissance des couleurs (d’où le symbolisme anal qui ajoute mieux que renvoyer. Midi traite l’esprit humain afin qu’il entre dans les choses, par exemple, pénétrer le nombre.

Nous ne concevons ni en nous ni ailleurs : fin sans fin comme si l’idée était un nombre en puissance d’une fin sans fin. Les noms véhiculent les images des choses, et je prétends maintenir seul, au-dessus de moi, l’objet qui se présente à eux.

Qu’on donne le nom d’idée au nombre dont je ne puis trouver la fin donne l’idée de la chose qu’ainsi l’on trouvera (etc.)

Ce qui luit est en nous, individus de l’indivisible.

J’ai dit, en termes exprès, des choses dont votre mémoire n’est pas accoutumée à se rappeler. Je ne suis l’orateur du jour ni du cyan. Mais apercevons-nous, ensemble, que par la force des choses connues de soi et formulant ces propos, nous puissions en nous-mêmes former les particules (du noir et du blanc). Nous ne maintiendrons pas cependant le néanmoins venir.

L’ajout d’estime est au savoir un genre de faire-part, car, premièrement, si on demande à un savant d’où a-t-il appris, il n’aura rien à répondre que par le nom d’infini et une ordinaire signification du nom de cette chose. De plus il ne peut rien créer ; enfin penser en quelqu’un d’autre augmente le devenir moindre.
Midi vu, en ce lieu-là où je n’ai point parlé mais exprimé la malice interne des paroles, celles qui ont transformé en pyramides de pierres les Pharaons. Ne voudrais-je pas qu’on se serve de moi, comme médecin de la malice ? Non, mais bien davantage : vous tromper sur Dieu, vous pousser à boire, vous être nuisible comme ce compas sur l’œil. Hardiment je soutiens qu’autant révoquer derechef toute certitude humaine. Le soleil ? Nous ne l’avons jamais vu, ni nous ni personne ... ... quoiqu’on dise !

Midis express
Midis en paroles expresses
En ces lieux-là connexes d’entre elles.

Ci-devant et ci-après, ai-je omis de démontrer l’analyse, et comment le pourrais-je puisqu’elle fût méthodiquement inventée ? Que le lecteur qui veut la suivre jette ses yeux et s’arrache un consentement égal à son mécontentement car l’analyse de l’écrit est un secret d’état à réserver pour soi, donc être soi-même réservé. L’esprit de commerce porte à la contradiction les causes et témoins de l’écrit.


note 1 - “ Loisir : Loisir est un mot élégant du langage français, qui appartient aux plus anciens temps, avec la signification actuelle. D’origine, c’est l’infinitif, pris substantivement, d’un ancien verbe jadis fort usité, qui ne veut pas dire être en loisir, mais qui veut dire être permis ; car il vient du latin licere, être licite. Au reste, le sens étymologique est conservé dans l’adjectif loisible. Ainsi, de très bonne heure, l’usage populaire a trouvé dans être permis un acheminement au sens détourné d’intervalle de temps où l’on se repose, où l’on fait ce que l’on veut. Il n’y a pas à se plaindre de cette ingéniosité d’un si ancien néologisme; car n’est-ce pas néologiser que de transformer la signification d’un verbe latin à son passage dans le français? ” - Émile Littré - Pathologie Verbale ou Lésions de certains mots dans le cours de l’usage.
Cette note a été jointe au texte en décembre 2004.
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1986