Une Hypothèse sans Nom

par Didier Somvongs

Le cosmos prévalut comme vision esthétique
Et d'un mouvement parfait du premier cristal
Toute matière se vida
A moins qu'elle ne fut sujette au déclin

Circulaire perfection des anomalies
Dont l’envers survint aux révolutions

La théologie s’accordait à la logique
Les mathématiques à l'observation

Le centre où se place la terre au milieu des cieux
Fussent nos expériences celles que nous vivons
Est un possible erroné
Pour nous accommoder de la nature du passé
Qu’à présent il se livre sous nos yeux

Fusion de l’inimaginable avec l’incroyable
La réponse à la question se conjugue
Pour nous suggérer la naissance d’une promesse
Ultime

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Instant particulier du connu sans limites
Puissant Nom préexistant aux habitudes
La réalité devint l’explication des origines
Faible lueur ou bourdonnement absolu
Et notre existence inexorable
Virtuellement lactée

La fureur fut-elle condensée en un germe fondamental
Son départ gros comme un serpent stellaire
L’Origine est donnée sur les débris
Les traces furtives de la lumière
Sa désintégration mystérieuse ne servant apparemment
A rien mais apprenant à la fin quelque chose
Pour détecter la vie à l’aide de l’amour gigantesque
Pour mesurer la taille et la forme du superflu
Pour imaginer la foule des individus
A travers ce processus mystique
Ce cataclysme méditant l’âme humaine

L’Origine ouvre la voie à l’informe transcendance
Sous la forme du temps
Et notre désir est notre démence d’éprouver
Ce lointain écho des indices
Comme si tout partait du néant
Ce sentiment d’absence

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En orbite de nos intuitions
Nos sens tiennent la conférence des routes qui
Contournent les remparts de la Tour

Ah! la Tour, la Tour qui monte jusqu’à la lune
en marbre blanc
Qui pointe vers le ciel un long chemin d’où roulent les boules
Des cerveaux incrédules
Comme autant de doigts suspendus à une chaîne
de courants d’air
Oscillations qu’on observe de la flamme émanant
de nos corps
Ces corps qui tournent tout autour de la terre
En dedans des cieux et de l’éther
Ces corps qui pensent les montagnes et les mers
Qui s’enflent à la manière de pommes

Ah ! La vie tourne tourne avant de mourir
Et fabuleux est le génie de notre vision
L’infini enraciné dans l’œil
Lieu du regard qui décrit le bûcher du soleil

Tourne autour
Autour
Tout autour
Constamment abasourdie de la gravité humaine
L’attirance des corps allongés et découverts

Mais l’amour peut-il diminuer qu’il ne se réduira jamais

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A la naissance de la nuit surgirent en premier les Mystères
Obscurités aux interstices de fournaise
Dont l’éclat serait l’unique conclusion
Des comètes humaines dans leurs maisons

Connaissez-vous cet ophtalmologue qui combattait
l’épidémie des astéroïdes
Grâce à la voracité des nuages
Ainsi qu’un poète macabre qui succomba d’une impression

La guerre des comètes découvrira l’abîme spectral
A couper le souffle des plus nébuleux
Pour toujours l’espace sera le carré de la masse
Et l’énergie la racine du temps

En conséquence
Chaque point de vue chaque regard dévie les lignes
Quiconque transmet sa foi au travers des distances
Crée une vision
Par exemple un mirage
Un geyser de lumière
Une source circulaire
Où calculer n’a aucun sens

Le calcul posa une barrière à nos connaissances
Il y ajouta l’arbitraire si bien
Qu’autant sortir l’existence
D’un chapeau

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Non !
Calculer n’a pas de sens
Car les restes de fournissent une constance sans bord

Ses fines particules
Déjà influencent nos pensées
Plus tard rendront translucide notre chair

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La désintégration du néant engendra l’Univers
Suite à un bouillonnement plus qu’explosif
Dont chaque homme devint la cendre et son esprit la fumée

Évanoui dans ses pensées
Refroidi de souvenirs
Jusqu’au dédain du présent abominable et répugnant
Visiteur par les affres de ses intuitions
L’homme interprète une hypothèse sans nom

juin 1998