Colombe
Je ne veux pas désavantager
ton jupon qui roucoule ni la culotte zinzolinant Molière comme
la neige
Chaude sur ton sein palpitant que ne cesse mon doigt il feuillette les
pointus dispersés de ta compagnie
Subreptice renaissance ou congre glissant lorsque Rembrandt magicien
esquissait ce cou congrûment en
offrande parmi
Les bêlements et le balancement des poids qui chavirent dans les
caisses du Temple à quoi ça rime ho hisse
Février est veuf il ne me suffira toujours qu'un tintement d'argent
pour vomir les prémisses sur l'étal des
marchands d'âmes
Rebours paradis il
ouvrait sa vulve nécessité de l'extérieur amalgamé
au sang de préférence propre
C'est ainsi que la nuit salutaire pour te remettre mon cœur au
fronton de l'Orient vers qui les larmes tendent
A confié mon sang sur le froment pur ô fruit de la vie
beauté passagère source immolée encore hélas
Les brebis appartiennent à la chair et au cuir et les machines
entrailles qu'il nous faut ouvrir phrase pour phrase
Parleront-elles d'exploration jusqu'au bout des poumons experts en mots
saccadés sous les coutelas et les bistouris
Nourris du suc des époux clairs où donc a bondi le passé
mes paupières sont saupoudrées de sel ô sagesse
Rend à la flamme cet amour trépassé renvoie dans
l'air ses ailes que ne cesse mon esprit de naître oiseau
Quant à toi Âme à bras agite tes inénarrables
plumes pour que de leurs cendres s'en écoulent tout désir
et tout blâme
Entre tête et
cœur voilà comment se déchire le vêtement de
mon âme et comment ce qui était
Dedans se répandit dehors convoité avec mélancolie
par de centripètes couleurs ces nudités voltigeantes
Vois petite sœur mes yeux émondés pénètrent
l'essence ainsi va la mer toute essorée n'est que le dixième
de ma plénitude
Je cueille l'huile dans la transparence cependant que l'encens préparé
sert au plus mystérieux des pains
J'ai fui tout autant
la routine l'Angélus et l'exhalation aride du bal des heures
scellant dans mon sommeil
Le secret floconneux des neiges qui recouvraient nos lèvres loin
très loin au-delà des rives et des grèves
Si loin que nos souffles des arpèges s'échappant n'en
sont jamais revenus
15 avril 2006