Hymne

Hymne, à peine d'une eau mourante sur le sable,
Ô pins, vous limitez l'azur indispensable
Et le couchant prélude à vos cimes rougies!
Un bras faible se noue ne des mythologies
Scabreuses dont la flûte émeut l'enchanteresse
Au torse vain du faune avide. La caresse
Initiale flue avec de l'ombre.
Alcée?
Alcée en pleurs dédaigne une rose glacée
Où depuis qu'en certaine émeraude un délire
Suscita les clartés mystérieuses, lire...
À la faveur des chants de lyre, aube de soie
Changeante, une île d'or apparaît.
Qui se noie
— Des plus folles! — sous les rochers d'aventurine
À Leucade? (Frivole alliance marine
On s'en doute, mais l'art de se feindre ingénue
L'absout.)
« Tu vois qu'un cerne aimable diminue
Aux paupières. La peur que fraîchissent les touffes
Désertes, l'une ou l'autre, en vain, si tu l'étouffes,
Promit ta chevelure aux fleurs d'écaille, bleue...
Trêve d'héliotrope où s'irise une queue
De sirène, le flot te cajole. »

Août 1914.